LE THÉÂTRE DE LA VIE
Voici sur la scène d’un théâtre des
personnages en train de s’affronter. Cet affrontement
paraît aux spectateurs tellement convaincant qu’ils
prennent passionnément parti pour les uns contre les
autres. Mais à l’entracte, si un de ces spectateurs
pouvait aller dans les coulisses, il découvrirait que ces
mêmes personnages qu’il vient de voir dressés les
uns contre les autres au point de s’entretuer, sont là en
train de bavarder amicalement en attendant de retourner sur la
scène. Comment font-ils pour se
réconcilier ?… C’est très simple, ces hommes
et ces femmes ne sont pas des ennemis : sur la
scène, ils jouent une pièce où leur
rôle est de s’opposer, et ils la jouent fidèlement
en sachant qu’ils jouent. Mais dès qu’ils quittent la
scène, ce sont des amis.
La vie humaine est un théâtre, combien l’ont
dit ! Seulement, il ne suffit pas de le dire, il faut en
tirer des conclusions. Que les humains prennent enfin conscience
des comédies qu’ils sont en train de jouer : alors
ils se contenteront d’aller sur les champs de bataille avec des
armes chargées à blanc, ils feront un moment
semblant de se battre, ça leur fera du bien, puis ils
s’embrasseront et chacun retournera chez soi avec des fanfares.
Omraam Mikhaël Aïvanhov
Quel incroyable écho à de cette citation d'Amma :
Observer tout ce qui arrive à l'intérieur et à l'extérieur sans s'y impliquer est très amusant, c'est du très bon théâtre.
Amma, Perles du coeur p.81
Lorsque je lis le Cours, que j'apprends le pardon, j'en tire la même conclusion.
Mon meilleur ami qui n'étudie pas le Cours le sait lui aussi.
Il me dit :
- tous les jours, je mets le masque et je joue mon rôle.
Moi aussi je joue mon rôle : celui de celle qui ne veut pas jouer le jeu, qui veut sortir des rangs. Je le joue de mieux en mieux et surtout, je sais que c'est le mien. Je ne sais pas si je suis une contestataire ou une idéaliste acharnée qui refuse de baisser les bras. On dirait que mon rôle consiste mettre le doigt sur ce qui est inacceptable. Du plus loin que je me souvienne, c'est ce que j'ai fait. Ecorchée vive, insoumise, incapable de mentir, de faire semblant, je trace un petit chemin sinueux. Je me moque bien des détours car je sais qu'il me mène là où je suis attendue.
Hier encore, pendant que je lisais le Cours, tout m'est apparu, simple et limpide. Tout ça n'a aucune importante. Nous nous chamaillons à la surface et dans les profondeurs, nous nous aimons. Lui et moi, elle et moi, et tous ceux que je libère au fur et à mesure. Je me libère.
Quel miracle ce pardon, quelle passerelle.