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UN COURS EN MIRACLES
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16 septembre 2009

LA VIE NE TIENT QU'À UN FIL

Hier matin, une dame qui fait la manche au bout de ma rue m'a sauvé la vie.
C'est quelqu'un que je connais depuis plus d'un an.
La première fois que je l'ai vue, j'ai pris son visage dans mes mains.
J'étais bouleversée et surprise d'avoir agi ainsi.
Elle parle une langue que je ne connais pas ce qui ne nous empêche pas de nous comprendre.
Après avoir passé un moment avec elle, j'ai pris congé.
Je m'apprêtais à traverser la rue à sens unique.
Tout en vérifiant qu'il n'y avait aucune voiture en vue, je la voyais encore du coin de l'oeil.
J'étais déjà sur la chaussée, prête à faire un autre pas quand j'ai vu la peur sur son visage.
En une fraction de seconde, j'ai tourné la tête dans la direction opposée, vu la voiture qui reculait à fond de train et eu le temps de reculer suffisamment pour ne pas passer sous ses roues.
Même pas peur !
Mais l'instant d'après, j'ai couru après le véhicule.
Je voulais parler au conducteur.
Pendant que je courrais, je pensais à mes enfants, à cet homme si imprudent.
C'était un livreur pressé.
Arrivée à sa hauteur, personne sur le siège.
J'attends qu'il revienne.
Je m'avance pour qu'il baisse sa vitre.
Il ignore qu'il a failli m'écraser, ne s'excuse pas.
Il n'y a pas si longtemps, je me serais mise en colère mais là, rien.
Je lui explique que j'ai deux enfants qui m'attendent à la maison, qu'il aurait pu foutre sa vie en l'air lui aussi, payer des indemnités, vivre avec des regrets.
Non décidément, je ne ressentais aucune colère mais une peine immense pour lui qui ne se doutait de rien, qui ne réalisait pas à quoi nous venions d'échapper.
Et puis j'ai dû changé de tête.
Je commençais à sentir le contre-coup.
Il m'a demandé si ça allait.
Il avait une tête d'ange, un sourire tellement doux.
Je lui ai dit de faire très attention.
Il était désolé.
Quand il a repris la route, je suis repartie en direction de la dame qui levait les mains au ciel en invoquant Allah. Dieu m'avait protégée par son intermédiaire.
Elle a perdu un fils.
Elle devait imaginer la peine de mes enfants s'il m'était arrivé quelque chose.
Je l'ai remerciée, encore et encore.
Puis j'ai voulu acheter quelques légume. Pendant que je passais ma commande, je ne sentais plus jambes, ma voix tremblait.
Je suis rentrée chez moi, vidée et follement heureuse de retrouver les miens.
On dit que la vie ne tient qu'à un fil. On le dit, on le sait mais quand on le vit on réalise à quel point c'est vrai. Ce n'était pas mon heure.
Entre le moment où j'ai vu la voiture foncer sur moi et celui où j'ai réagi, le temps était suspendu. Je n'avais plus conscience d'avoir un corps, un cerveau, des émotions. Rien ! Et pourtant, quelque chose s'est produit.
Je passe mon temps à dire à mes petits de ne pas compter sur le feu rouge, de regarder encore et encore avant de traverser, à anticiper, à être attentive et pourtant ce n'est pas ce qui m'a sortie d'affaire.
Alors, comment est-ce qu'on se retrouve à mi-chemin entre, l'accident arrive et en même temps il ne se produit pas ?
Tout ce que je sais, c'est que je vais bien et que je suis bien contente d'être là.

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Commentaires
S
ah cette colère qui part, je connais, c'est pareil ici, de moins en moins de colère...et c'est beau. Puis, je me dis pas que la vie tient qu'à un fil, car je n'ai pas de vie, je suis la vie...nuance, qui me donne beaucoup de paix. je pense que les choses se passent parce que ça doit se passer comme ça...et de se batter contre ce qui est....est une bataille perdue d'avance....<br /> <br /> Tu vois le cadeau que cet accident? L'attention que tu fais à la dame, tandis que la plupart des personnes ne daignent même pas la regarder? La dame qui (re)trouve confiance en Dieu, l'homme qui a appris une leçon, sans qu'il y a vraiment eu du mal?<br /> <br /> C'est magique!<br /> <br /> je t'adore ma chérie!
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