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UN COURS EN MIRACLES
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11 juin 2009

L'ÉTERNITÉ

Tout ce qui est vivant est mortel.
Plus largement, tout ce qui existe connaîtra une fin.
Les étoiles elles-mêmes ont une durée de vie limitée.
Dans cinq milliards d'années, notre soleil en aura fini avec ses réserves d'oxygène et il ne restera de lui qu'une étoile naine blanche emportée dans le tournoiement de la galaxie.
Tout objet définissable connaît nécessairement une fin car exister c'est devenir, changer, jouer avec la durée. Le seul objet dont notre raison puisse admettre qu'il n'aura, éventuellement, pas de fin est l'Univers dans son ensemble mais, nous l'avons vu, ce Tout ne peut être défini. Cette évidence logique n'empêche pas le poète de chercher l'éternité et de finalement s'écrier :
Elle est retouvée !
Quoi ?
L'éternité !
C'est la mer.
Allez avec le soleil (Arthur Rimbaud)
Dans une vision moins lyrique mais plus conforme à ce qui est accessible à notre raison raisonnante, constatons qu'il est possible d'aller la découvrir (cette éternité) dans la définition même de la conscience. Oui, c'est là que l'éternité se cache.
Essayons de la dénicher.

Le propre d'un processus qui serait éternel est de n'avoir pas de fin et par conséquent, il est impossible d'imaginer son après. Cette absence d'après est semblable à l'absence d'avant qu'admettent certains astrophysiciens lorsqu'ils évoquent, nous l'avons vu, le big bang. Celui étant l'origine de toute chose, le temps n'a pu s'écouler qu'après qu'il a eu lieu. L'avant big bang est non seulement vide d'objets, donc vide d'événements, mais aussi vide de temps ce qui rend le concept d'avant big bang autocontradictoire. De la même façon, l'éternité implique logiquement l'absence d'après. Et réciproquement, l'absence d'après est synonyme d'éternité. Lorsque nous nous intéressons aux objets qui peuplent l'Univers que ce soit les galaxies, les bactéries ou notre propre organisme, nous constatons qu'une fin est inéluctable. Les processus qui assurent le maintient en vie de mon organisme s'arrêteront en un certain instant marqué par des événements qui me seront extérieurs. Ces processus seront donc suivis d'un après qui sera témoin, notamment, de la désagrégation des substances qui me constituent. Il me faut donc l'admettre, mon corps est mortel, mon existence biologique ne peut être éternelle. Il m'est cependant possible de me rattacher à un autre repaire temporel, celui des réflexions, des évocations, des émotions qui se succèdent dans la continuité de mon existence consciente. Elle se déroule dans un univers intérieur qui n'a d'autre rythme que leur propre sucession. Il n'est nullement nécessaire que ce rythme soit en phase avec celui des événements extérieurs généré par le mouvement des planètes. Au coeur de cette conscience personnelle, intime, je peux comprendre qu'une fin aura nécessairement lieu un jour et sera constatée par mon entourage mais rien ne pourra jamais me démontrer que cette fin est atteinte, encore moins qu'elle est dépassée. Dans l'univers de ma conscience, l'après moi ne peut exister. Ma conscience est donc, pour elle-même, éternelle. Une vie éternelle peut alors être évoquée tout est restant parfaitement réaliste à condition de considérer, non la vie de l'organisme mais celle de la conscience et surtout à condition de considérer non la durée mesurée par des événements cosmiques mais de considérer celle que définit le cheminement de cette conscience. Finalement, il est possible de s'écrier, à la façon d'Arthur Rimbaud :
Elle est retrouvée !
Quoi ?
L'éternité !
C'est ma conscience d'être et le temps, entremêlés.
Au coeur de cette éternité, j'ai à vivre l'avant sans être trop obsédé par un après qui ne me concerne pas. C'est donc au monde qui m'est contemporain que je dois m'intéresser, participer.
Voilà un message bien éloigné de celui que j'avais compris dans mon enfance lorsque la vie éternelle m'a été présentée comme l'objectif de mon existence présente. Objectif lointain et situé dans un autre univers. En réalité, l'éternité, c'est ici et maintenant.

Albert Jacquard, Dieu ?

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Commentaires
L
Le mot éternité peut aider notre petit intellect à approcher vaguement de quelque chose qui est bien au delà de ce qu'il peut saisir.<br /> Mais ce n'est qu'un mot.<br /> Normalement, quelque chose qui n'a pas de fin n'a pas de commencement non plus, ce qui en fait quelque chose de tout à fait transcendantal- au-delà des concepts - pour nous qui vivons dans un monde relatif et limité.<br /> C'est pourquoi je partage ce qu'à dit Albert Jacquard : l'Eternité, c'est ici et maintenant, car il n'y a rien d'autre qui existe que l'ici et maintenant. Et quand on et totalement dans le Présent - qui est un cadeau - le début et la fin de ce qu'on est en train de vivre n'ont strictement aucune importance.
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