VOIR
Nous étions nombreux.
C'était doux, bon et chaleureux.
Tout d'un coup, j'ai retrouvé une bulle d'amour, comme celle que je trouvais dans ma famille.
C'est une autre famille au sein de laquelle évolue toutes sortes de gens.
Après le repas, elle a pris le micro et s'est mise à chanter.
On m'avait dit qu'elle ne se faisait pas prier et moi, je pensais qu'on faisait sûrement tout un plat de pas grand chose. Mais non. On faisait tout un plat d'un coup au coeur. Je me suis mise à pleurer comme ça, devant tout le monde sans que je puisse m'en empêcher. D'ailleurs, je ne cherche jamais à empêcher mes larmes de jaillir. Tout d'un coup, je voyais tout cet amour qu'elle porte en elle et qu'elle distribue généreusement.
Quelqu'un venait de quitter cette grande famille pour une faute impardonnable à ce qu'on m'a dit. C'était déjà triste de penser à l'absente. Je me suis dit que cette femme déjà âgée qui s'accrochait au micro pouvait bien disparaître elle aussi, d'une manière plus radicale, comme ça, d'un jour à l'autre. J'étais prise entre la tristesse et la conscience qu'on ne la perdrait pas tout à fait de toute manière, qu'on la porterait dans nos coeurs. Quand elle s'est rassise, j'ai mis mes mains sur ses épaules en lui murmurant à l'oreille :
- *** faut pas nous faire pleurer comme ça
Et puis, je l'ai embrassée.
Cette même femme à qui je n'ose pas toujours dire bonjour.
Je n'en revenais pas mais ça sortait tellement du coeur.
Si j'avais pu, je l'aurais carrément prise dans mes bras.
Il y a tant de tendresse en chacun de nous que c'est à se demander pourquoi, nous ne la voyons pas.
Je ne suis pas la seule à me le demander (deuxième vidéo de Mooji que je viens de découvrir grâce à Shandora que je remercie ;-))