CHERCHER SA ROUTE
Mon amie indienne m'a fait part de son expérience avec le centre de yoga où je me rendais.
Elle tire la même conclusion que moi.
C'est un business, lucratif complètement dévoyé.
Comment rester intègre dans une société telle que la notre où tout est régi par l'argent, où l'état a la main mise sur tous les aspects de la vie, où il n'y a plus aucune place pour la gratuité, le don ?
A-t-on vraiment besoin d'acquérir des châteaux pour héberger les gens ?!?
Il paraît qu'il n'y a plus un seul indien au conseil d'administration, que le prêtre qui a fait le voyage jusqu'en France a avoué à demi mots qu'il était là pour donner un peu d'authenticité à tout ça.
L'occidental consomme le spirituel comme n'importe quelle autre chose.
Yoga, hindouisme, bouddhisme à la sauce française... on est bien loin des racines.
Pourquoi est-ce que personne ne le dit ?
Je suis sûre de n'être pas la seule à le déplorer.
La spiritualité n'est pas un passe-temps, un cache-misère, un divertissement, un objet de convoitise.
La colère est retombée.
À nouveau, je touche du doigt à quel point il peut être, dans un premier temps, douloureux de perdre ses illusions, mais aussi, dans un second temps, salvateur d'en passer par là.
Pas facile de faire le ménage dans ce fatras de charlatanisme.
Pourtant, je continue ma quête parce qu'en définitive, je comprends que je sais depuis toujours ce que je cherche, le jeu que j'accepte et celui auquel je refuse de jouer.
Pour le moment, bien que juste, le prix me semble exorbitant. Avoir le choix, faire le choix de... pas facile mais impossible de faire l'impasse là-dessus.
Finalement, je ferai ce voyage en Inde.
Je me réjouis de ce que j'ai vécu ces dernières semaines car je comprends que je n'y vais pas pour le paysage ou pour le dépaysement.
Pense-bête pour moi :
Mon amie m'a parlé d'un français qui est parti en Inde pour se retirer de la vie mondaine. Il est rentrée en France, vit dans les montagnes, descend de temps en temps dans la vallée où les villageois le nourrissent.