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UN COURS EN MIRACLES
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18 mars 2009

APAISÉE

J'ai pris rendez-vous pour une consultation juridique gratuite à la mairie, celle où nous nous sommes mariés.
Au guichet, une femme m'a regardé avec tellement de compassion que je me suis mise à pleurer. En discutant, elle m'a dit que nous étions très nombreuses à être délaissées avec les enfants. Elle avait beau me décrire cette triste réalité, sa douceur me faisait du bien. Elle est passée par là et quand je lui ai demandé si on pleurait longtemps, elle m'a répondu qu'elle avait mis dix ans à s'en remettre.
Au dehors, il faisait grand soleil.
Le coeur lourd, je me suis mise à errer dans les rues avec l'envie de rien.
Finalement,  le reste de l'après-midi d'hier s'est écoulé devant un thé à la menthe bu à petites gorgées, occupée à dessiner en écoutant des mantras.
J'ai cru que j'étais tirée d'affaire.
Presque contente, presque fanfaronne : il veut partir ? Et bien qu'il parte. Même pas mal !
Et puis, en allant payer mon thé, j'ai fondu en larmes.
Derrière son comptoir, la pauvre dame a dû se demander ce qui se passait.
J'ai traversé le boulevard en sanglotant, cherchant à voir où je mettais les pieds à travers un rideau de larmes.
Même pas honte !
Pitié !!
J'aurais pu tomber à genoux dans la rue, hurler, implorer que ça s'arrête.
Au secours, ça fait trop mal et j'ai tellement peur.
Et plus loin : c'est injuste. Qu'est-ce que j'ai fait (ou pas fait) pour mériter ça ?!?
De retour à la maison, silence de plomb.
Il ne dira rien, je le sais.
J'ai pris une douche avant de repartir.
Avant d'avoir atteint la dernière marche de l'escalier, j'ai rebroussé chemin.
Tempes battantes, vue à nouveau brouillée, inutile de me rendre au centre pour méditer dans ces conditions.
Je traverse le salon sans un mot.
Le désespoir est en train de monter, monter. Si je ne laisse pas ma peine sortir, je ne pourrai plus respirer. Alors, je file sous la couette. Ouverture des vannes.
Mon Dieu...
Sensation de n'en faire jamais assez, d'être toujours à côté de la plaque, d'être évincée, mise à la porte, rejetée, abandonnée, lésée.
Mendier un peu d'amour, un peu d'attention, un peu de tendresse, d'empathie, de compréhension. Je ne suis pas un chien. Même les chiens ont droit aux caresses.
Et puis, miracle.
Il arrive et redevient l'homme que j'ai épousé.
Délaissant son armure, son blindage, il m'enveloppe toute entière.
Dialogue sans mots. Il s'en dit pourtant des choses dans ce silence.
Il me faut du temps pour retrouver mon calme.
Du temps pour nous retrouver un peu.
Et puis les mots viennent, une promesse, l'espoir à nouveau.
Rassérénée, au moins pour quelques temps, j'ai sombré dans le sommeil.
Et ce matin, bilan, constat.
Le détachement, l'acceptation, le coeur grand ouvert, l'attention, le lâcher-prise...
Tu parles.
Piqûre de rappel.
La pratique doit être constante, la confiance totale etc.
Je me rappelle le côté illusoire de cette vie, les paroles d'Amma (...) et cette scène dans Dune, qui m'avait tant marquée où le personnage incarné par Sting devait résister à l'illusion.

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