PRISE DE CONSCIENCE
C'est stupide d'être gentil quand on n'est pas vrai, quand on est gentil au point de perdre le respect de soi-même.
C'est ce que j'ai fait.
C'est ce que j'ai toujours fait et ce matin, j'en ai vraiment pris conscience.
On m'a lancé :
- tu dis les choses une fois et si on ne t'écoute pas, tu prends les mesures qui s'imposent
Evidemment, ce n'était pas exprimé exactement comme ça mais je n'ai pas envie de dévoiler les tenants et les aboutissants je m'en tiens là.
Et tout à coup, j'ai vu et touché du doigt que la personne qui me donnait ce formidable conseil ne m'écoutait pas, ne tenait jamais compte de mes besoins ou rarement, ou très longtemps, trop longtemps après.
Pendant des années, j'ai dit les choses et puis, comme rien ne se passait, j'ai haussé le ton, et comme ça n'avait aucun effet, j'ai expliqué combien ça me mettait en colère, combien ça allait abîmer notre relation et toutes les conséquences relatives à cette attitude.
Tout à coup, c'était clair.
Trop bonne, trop conne.
Voilà ce que je suis.
Je pardonne tout, j'accepte tout, je patiente indéfiniment jusqu'à la perte du respect de moi-même et même au-delà.
La peur de l'abandon, la soif d'amour, ça fait vraiment faire n'importe quoi.
Il y a de quoi être triste et en colère, il y a de quoi de avoir peur de voir à quel point on peut mettre sa propre vie de côté en échange de quelques miettes.
Je ne veux plus être en colère, triste ou effrayée.
S'il est dit que je dois traverser l'existence en cherchant un amour qui n'existe pas, je veux croire que je peux agir, changer, accepter de me transformer, chercher, à l'intérieur cette fois, comprendre que je me trompe de quête.
Je cesse d'être gentille et compréhensive jusqu'à la bêtise.
Je n'ai pas mérité ça.
Personne ne mérite ça.
Alors je continue mon grand ménage de printemps, je cherche comment continuer ma route, comment inventer une vie heureuse et différente.