DE SURPRISE EN SURPRISE

Hier soir, énième accrochage pour quelque chose qui, a ses yeux, n'a aucune importance.
Je pleure, pour lui, pour moi, pour nous.
Comment le fossé a-t-il pu se creuser à ce point ?
Je ne le (re)connais plus, je ne le (com)prends plus.
Il est plein de colère.
Et même s'il semble subir ce changement brutal qui s'opère en lui, même s'il ne me reproche rien, je la sens sans cesse dirigée contre moi.
Heureusement que de plus en plus fréquemment, je me rappelle qu'à quelques exceptions près, il n'en est rien.
Je me rappelle de ma propre colère, de la manière dont il en a été éclaboussé lui aussi et combien il a dû en souffrir.
Alors je pleure pour ça aussi.
Et puis, au milieu de toute cette douleur, un pas vers moi, des excuses que je n'attends plus.
Et des mots encore plus inattendus.
Lui qui m'a tant reproché de ne pas l'entendre, de ne pas l'écouter, réalise à quel point il ne m'a pas écoutée lui non plus.
Jamais au grand jamais je n'aurais imaginé que ça arriverait.
Cette crise qui n'en finit plus ressemble à un grand balancier ou à un grand miroir.
Tout ce qu'on a, volontairement parfois, involontairement le plus souvent, fait endurer l'autre nous revient en pleine figure.
Mais si seulement on l'avait fait avec l'intention de nuire à l'autre.
Mais non, même pas.
Il prend ma place et je prends la sienne sans qu'on n'y puisse rien.
Même si la vie n'est vraiment pas drôle depuis des mois, je suis surprise, décontenancée même par ces avancées que je croyais impossibles.