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UN COURS EN MIRACLES
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4 janvier 2009

IL N'Y A RIEN D'AUTRE À AJOUTER

Je suis morte et j'ai ressuscité le lendemain matin, quand le soleil a éclairé le mur de ma chambre, en face de la fenêtre.
Un ciel bleu, et le soleil sur le mur. L'infirmière m'avait soulevée pour que je voie le jour nouveau. Allongée, je sentais le ciel, et je me sentais ne faire qu'un avec le ciel ; je sentais le soleil, et je ne faisais qu'un avec le soleil, et je m'abandonnais à l'immensité et à Dieu. Dieu pénétrait dans mon corps. Je tremblais, je frissonnais d'une joie immense, infinie. Le froid, la fièvre et la lumière, une illumination, une visitation, dans tout mon corps, le frisson d'une présence. La lumière et le ciel dans le corps, Dieu dans le corps et moi me fondant en Dieu. Je me fondais en Dieu. Pas d'image. Je sentais l'espace, l'or, la pureté, l'extase, l'immensité, et une profonde, inéluctable communion. Je pleurais de joie. Et alors j'ai tout compris ; j'ai su que tout ce que j'avais fait était bien. J'ai su que je n'avais pas besoin des dogmes pour communiquer avec Lui ; il me suffisait de vivre, d'aimer et de souffrir. Je n'avais ni besoin d'un homme ni d'un prêtre pour communiquer avec Lui. En vivant jusqu'au bout de ma vie mes passions, ma création, je communiais avec le ciel, avec la lumière et avec Dieu. Je croyais à la transsubstantiation de la chair et du sang. J'avais touché à l'infini au travers de la chair et du sang. À travers la chair, le sang et l'amour, j'étais entrée dans le Grand tout, en Dieu. Je ne peux pas en dire plus. Il n'y a rien d'autre à ajouter. Les plus grandes communions se produisent si simplement. Mais à partir de cet instant, j'ai senti mon lien avec Dieu, un lien personnel, muet, total, qui procure une joie immense et le sentiment de la grandeur de la vie, en supprimant les limites et les frontières humaines. L'éternité. Je suis née femme. Pour aimer Dieu pour aimer l'homme suprêmement et séparément. Je suis née à une grand calme, à une joie surhumaine, au-dessus de au-delà de tous mes petits chagrins, au-delà de la souffrance et de la tragédie. Cette joie, je l'ai trouvée dans l'amour de l'homme et dans la création, réalisée dans cette communion.


Anaïs Nin, Journal de l'amour, Journal inédit et non-expurgé des années 1932-1939, Livre de Poche, pp. 434-435

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