LES AMI(E)S
Je trimballais un vieux chagrin ravivé par le départ proche d'une amie qui s'installe à l'autre bout du monde.
Malgré la conviction de n'être jamais abandonnée réellement, c'est ce sentiment qui m'a envahie. Je me suis mise à pleurer en pleine rue. Vue l'heure matinale, il n'y avait pratiquement personne, heureusement pour moi.
J'ai fait un saut chez la boulangère qui m'a fait des confidences et m'a offert quelques conseils de son cru. Nous nous aimons beaucoup. En sortant de chez elle, j'avais le cœur un peu moins lourd.
De retour à la maison, j'ai écrit un mot à mon amie pour lui dire que j'avais du chagrin de devoir la quitter à nouveau (elle était déjà installée dans un autre pays plus proche) puis je me suis remise à pleurer. Mon oreiller était trempé.
Je me suis secouée pour emmener les enfants au square. Ils étaient heureux comme des rois d'y retrouver leur nouveau copain. J'ai fait la connaissance de ses parents. Adorables. Nous sommes voisins. En les quittant, j'étais rassérénée.
Mon amie part toujours s'installer à des milliers de kilomètres seulement, ça va mieux.
Est-ce que le grand tout, dieu, la source, l'univers... peu importe le nom a mis des personnes adorables sur ma route durant toute la journée ?
On dirait bien que oui.
J'étais très entourée et si ça ne change rien à la situation, j'ai cessé de pleurer.
Alors, juste pour ça, merci la vie !