LES MIRACLES

Plus jeune, je voulais avoir la foi.
J'essayais d'imaginer ce que ça pouvait être, ce qu'on pouvait ressentir mais rien ne venait.
Je m'accrochais à l'idée qu'il me suffisait d'être une gentille petite fille, de demander poliment et que ça finirait par venir.
Rien n'est venu.
Même dans les moments de désespoir, c'était le silence total.
Déçue, j'ai fini par passer à autre chose en me disant que je ne méritais pas que la lumière vienne sur moi, que la porte resterait fermée et que l'accès à cet autre monde me serait définitivement refusé.
Je me suis noyée dans une vie dont le sens m'échappait de plus en plus jusqu'au moment où, sans que j'y prenne garde, quelque chose a basculé.
J'ai commencé par me dire que j'avais de la chance.
Et puis, les coïncidences, les heureux hasards se sont multipliés au point d'attirer mon attention.
Dans la rue, des gens me regardaient droit dans les yeux comme s'ils allaient me parler en m'offrant un sourire éclatant.
Puis d'autres inconnus nous ont offert des cadeaux à mes enfants ainsi qu'à moi. Tous aussi hétéroclites qu'inattendus et surprenants : des cristaux, des fruits, des viennoiseries, des entrées au musée, une paire de boucles d'oreilles... La plupart étaient des femmes dont une qui n'avait rien puisqu'elle faisait la manche et qui a pourtant trouvé le moyen de m'offrir des boucles d'oreilles. Il y a eu aussi un homme.
D'autres m'ont donné des renseignements inespérés alors que je les voyais pour la première fois et qu'ils ne savaient strictement rien de ma vie, de mes besoins du moment.
(Le dernier exemple de miracle en date : je cherchais un cours de couture mais je n'avais ni les moyens de les payer ni assez de temps disponible pour y aller parce qu'ils ne se déroulaient pas dans mon quartier.
Une jeune femme que je n'avais jamais rencontrée de ma vie m'a vue tricoter au square. Alors que nous ne savions strictement rien l'une de l'autre, elle me donne l'adresse d'un cours auquel sa mère participe.
Je la remercie.
Quelques jours passent, je me rends à l'adresse indiquée.
J'arrive à temps.
C'est le dernier jour avant la fermeture annuelle.
On prend mon nom, me donne les renseignements et les modalités d'inscription.
Le cours coûte cinq euros d'adhésion annuelle et le cours de deux heures et demi coûte cinquante centimes d'euros. Il est à deux pas de chez moi.)
D'autres encore ont répondu à des questions qui me préoccupaient mais que je ne leur avait pas posées.
(Un exemple : Une jeune femme rencontrée tout à fait fortuitement dans la rue parle à mon fils mais je sens que les propos s'adressent aussi à moi : Des gens comme moi, vous allez en rencontrer souvent. Dans la vie on n'a besoin de rien. Quand on n'a compris ça, on n'a plus peur de la mort. En rentrant à la maison j'étais bouleversée sans savoir si je devais m'inquiéter ou être rassurée. Par curiosité, j'ai tapé le nom de cette jeune femme sur mon moteur de recherche et j'ai trouvé des renseignements rassurants sur cette personne. Je crois que c'est la rencontre qui m'a le plus marquée.)
Dans mon quartier, une dame que je ne vois jamais apparaît et disparaît comme un ange qui passerait prendre de mes nouvelles. Ca a commencé lors de ma seconde grossesse. Quand elle me voit, c'est comme si elle voyait le messie. Je ne comprends pas pourquoi elle réagit comme ça mais je sens qu'elle veuille sur nous. Il n'y a rien de tangible pour étayer ce que je dis. Ce n'est qu'un ressenti qui vaut ce qu'il vaut.
Tous ces événements mis bout à bout me troublent beaucoup.
J'ai décidé d'ouvrir une rubrique où consigner tous les miracles qui se produisent dans ma vie parce que ça s'est accéléré depuis le début de l'année.
L'autre miracle, c'est que la foi est venue à moi peu à peu, en douceur. Découverte bouleversante survenue discrètement après une tranche de vie difficile.
Je ne m'explique pas ce qui m'arrive ni comment ni pourquoi ça m'arrive.
Il n'y a probablement pas de nécessité à trouver une explication mais juste à vivre.
Peut-être que la porte sur l'autre monde était ouverte mais que je n'avais pas conscience d'avoir involontairement et longuement fermé ma propre porte.
Quoi qu'il en soit, je ressens beaucoup de gratitude.

Je ne sais pas si quelqu'un me lit, mais si tel est le cas, je voudrais m'excuser de ne pas avoir un meilleur style pour vous faire partager mon expérience. J'espère m'améliorer au fil du temps.
N'hésitez pas à me poser des questions si vous en avez envie.
D'ici là, portez-vous bien.
À bientôt.

Comments

[ucem]

Bonjour Agnès,

"Elle pense que les coïncidences sont des messages de l'au delà . Elle m'a dit : tu en auras de plus en plus."

Je ne peux pas affirmer mais je peux témoigner que ce que dit cette personne m'arrive.
Ces "coïncidences" sont de plus en plus nombreuses, trop pour que ce ne soit que le "hasard." Je crois que lorsqu'on commence à "voir" autrement qu'avec ses yeux, ça s'accélère.

Comme toi pour ton papa, j'ai demandé la même chose à ma grand-mère (avant qu'elle ne décède) il y douze ans. Rien n'est venu. Aujourd'hui, je me dit qu'il y a sûrement eu des choses mais que je ne les ai pas vues. Je ne suis sûre de rien.

Je t'embrasse bien fort.
(je t'enverrai un petit mot bientôt)
Prends bien soin de toi. À bientôt :-)

[Agnès Gosselet]

Il y a un église évangélique à côté de chez moi . Je ne fréquente pas leurs offices car louer sans cesse le Seigneur, cela ne me convient pas.
Mais ce sont des gens bien sympas et je suis allée à quelque réunion . L'épouse du pasteur est d'une grande gentillesse et tout en simplicité . Elle pense que les coïncidences sont des messages de l'au delà . Elle m'a dit : tu en auras de plus en plus. Et en effet, à certaines périodes, c'est au rythme d'une par jour : coïncidences de mots, de noms ou prénoms ,d'évènements ou de récits...Je trouve qu'elles ont parfois un caractère facétieux. Elles m'apaisent car je me dis que c'est une personne décédée qui me fait un "coucou"
et j'ai envie d'y croire, tout en ayant plus l'espérance que la foi.
Curieusement, papa est décédé il y a peu. Je lui ai demandé d'être sympa et de m'en envoyer, mais c'est plutôt la panne. Sauf qu'hier et ce matin, j'ai perdu mes clés à deux reprises, mais ça signifie peut-être seulement que je suis distraite.
Voilà, je te fais un bisou. On peut correspondre si tu veux.
Agnès